Le festival et les éditeurs
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Angèle Jacq, présidente d’honneur Bretagne
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Angèle Jacq, prézidantez a enor


Le mot de la présidente :

 

Saloñs Karaez ? Er bloavezh 1995 em boa dizoloet anezhañ ha da viken a chomo evidin, ur saloñs kreizet en ur seurt bag e-kreiz ar vourc’h. An driñsoù, poleoù, kerdin ha rabankoù o skrijal didañ boutadenn an avel fol o c’hwezhañ kreñv e-barzh - ha didañ - an deltenn frank ! Ur vag e-touez c’hwez vat bokedoù an Hollsent hag aezhennoù a bep seurt marc’hed ar blasenn. Hag ouzhpenn, tro-war-dro, frond ar fritosenn o vitoniñ en tier-kenwerzh ha blazig dous ar c’hampouezh flour… Ar saloñs-se ? Nemet buhez pemdeziek an dud, mesket gant c’hwezh al levrioù.

          

Aet eo an amzer-se e-lec’h eo aet eost an arlene …

          

Digoret ez eus un amzer siouloc’h evit aozerien ar saloñs en ur greizenn sec’h, hep ruilh ha diruilh an avel diroll. Marc’had ebet ket ken, met un doenn frammet mat a-uc’h un dachenn levrioù a-zoare. Muioc’h evit morse skivagnerien hag bizitourien war an dachenn o chaokañ kaos e serr prenañ levrioù… tapet eo gant ar vag-saloñs e amzer merdeadenn digor.

          

Le salon de Carhaix ? Je l’ai découvert en 1995, et il restera à jamais dans ma mémoire, le salon aménagé comme dans une sorte de bateau au milieu du bourg. Drisses, poulies, filins et cordages crissaient sous la poussée du vent fou soufflant ferme sur - et sous - la vaste toile ! Un bateau au milieu du parfum des fleurs de la Toussaint et les effluves de toutes sortes du marché de la place. Et de plus, la bonne odeur de la friture mitonnant dans les commerces alentours et le chatouillis sucré des crêpes délicates… Ce salon ? Tout bonnement la vie quotidienne des gens mélangées  à l’odeur des livres.



aAngèle Jacq


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Ce temps s’en est allé vers les moissons d’antan…       

Et s’est ouvert un temps de plus grande tranquillité pour les artisans de ce salon, en un lieu plus sec, sans le roulis et le tanguage du vent fou déchaîné. Plus de marché mais l’espace s’est élargi, et au-dessus de nous, un toit bien charpenté. Plus que jamais y viennent des écrivains et des visiteurs qui tout en discutant achètent des livres… Le salon-navire a atteint son large temps de croisière.

 

E-kreiz an atersadennoù, e vo lakeet ar bloavezh-mañ ur sklerijenn a bouez war ur goulenn ispisial : dazont al « levr e paper » e-keñver an tecknikoù medias a-vremañ : poellioù nevez an internet. Arabat lavaret an diskloumoù araok an emvod, met just un goulennig : daoust hag-eñ e ouzit peseurt ster en doa barzh ar c’hantved pemzek ar poz « embann » ? D’ar mare-se, un embanner(ez) a oa unan a lenne pennadoù levrioù da re dilennek. Setu, evit ar wech barzh ar bed, dibaoe zo papiruz pe paper hag ur bleuñvenn da skrivañ, ar skrid zo bet war hent ar cheñchamant. Met, tost da vad, dibaoe Gutenberg netra nevez ebet didañ an heol. Ar skridoù embannet zo bet atav moullet gant ur mekañik. Internet ? Un daolen nevez da zispunañ anezhañ. Met atav memeus goulenn pistigus : pegement rik e gouezho e yalc’h-labourerez ar skrivagner ?

 

Cette année, au cœur des échanges, une question spécifique essaiera d’éclairer à bonne mesure l’avenir du « livre en papier » face aux techniques des médias modernes : la “toile” nouvelle d’internet. Sans entrer dans le nœud du problème avant cette rencontre, juste une petite question : savez-vous quel était le sens du mot « éditer » au 15ième siècle ? À cette époque, un éditeur(trice) était quelqu’un (e) qui faisait la lecture à ceux qui ne possédant pas de lettres. Voilà, depuis  toujours, depuis qu’existe papyrus ou papier et plume pour écrire, le mode de l’écriture a évolué. Mais, à quelques détails près, depuis Gutenberg, rien de nouveau sous le soleil. Les écrits publiés ont été imprimés par des machines. Internet ? Un mode nouveau pour les diffuser. Mais la même question lancinante  revient toujours : quelle juste part tombera au final dans l’escarcelle laborieuse de l’écrivain ? Angèle Jacq

 

Lien : Biographie / Bibliographie (pdf)

 

A paraître :

« Drez vertuz ar Graoñenn, Par la vertu de la noisette », chez Alañv en octobre prochain, recueil de légendes et poèmes ; 200 à 220 pages, agrémentées de pastels et fusain, écriture bilingue, en paragraphes alternés d’une langue à l’autre commençant toujours par le breton, puis sa traduction en français.

 

 

Festival du livre en Bretagne - Ti ar Vro - BP 103 - 29833 Carhaix Cedex - festivaldulivre@gmail.com